Les vins du Québec: un renouveau?
Super papier hier matin en une du cahier Weekend Life de la Gazette, signé par nul autre que Bill Zacharkiw, le sympathique blogueur Caveman.
Dans ce papier, Bill nous force à revoir l'image que nous avons des vins québécois. Il retrace les progrès de la viticulture québécoise depuis cinq ans. Des pas de géants, paraît-il.
Je l'ai croisé la semaine dernière et il me disait avoir été «sous le choc» en revenant de son périple dans le vignoble québécois, principalement dans les Cantons-de-l'Est. Il m'a parlé avec tant de persuasion de la qualité impressionnante des vins du vignoble Les Brome, au Lac-Brome, que ça m'a un peu déstabilisé. Car je l'avoue: je n'ai jamais trop trop cru au potentiel vinicole de notre bon terroir québécois. Il fait trop froid, me semble. Pas assez de durée d'ensoleillement. Même les vins de glace ne m'avaient jamais séduits. Donc depuis 5 ans, j'avais complètement cessé de m'y intéresser. Mais Bill est catégorique: ce n'est plus la même ballgame, dit-il. Grâce au réchauffement climatique, il fait plus chaud. Les vignes sont plus âgées. Les vignerons connaissent mieux leur travail. Ils ont appris.
Résultat: Bill m'assure que l'un des blancs du domaine Les Brome, un vidal demi-sec, a tenu tête honorablement, en dégustation comparative, au Tokay pinot gris Cuvée Sainte-Catherine du Domaine Weinbach, en Alsace. Que le blanc sec du domaine, baptisé cuvée Charlotte (assemblage de seyval, chardonnay et geisenheim) avait des allures de... Meursault! Et que le rouge des Brome (un vin créé à partir du cépage De Chaunac et qui n'est pas encore sur le marché) confondrait tous les sceptiques. Le proprio du domaine, Léon Courville, qui est l'ex-président de la Banque nationale, a reçu l'aide de nul autre qu'Alain Brumont, la star du Madiran, pour vinifer ce vin.
Avant de le traiter de fou furieux, laissez-moi vous dire que Bill n'est pas un illuminé, loin de là. Il est le sommelier et caviste du prestigieux restaurant L'Eau à la Bouche, à Sainte-Adèle, l'une des meilleures tables au pays. Il est aussi proprio du resto Fonduementale, rue Saint-Denis, à Montréal. Il doit acheter et goûter pour un demi-million de dollars de vin par année.
A-t-il raison? Je n'ai pas de raisons d'en douter. Mais comme le doute est chez-moi comme une seconde nature, je vais vérifier moi-même et j'inscris de ce pas à mon agenda une tournée des vignobles québécois, de Lac-Brome à Donnaconna.
Et vous?
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